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la gazette des petits bonheurs
23 février 2012

"la chevelure" de Maupassant

un récit que j'ai lu il ya un an ;

j'ai retrouvé dans mes notes quelques extraits que j'avais ressenti le besoin de noter car ils me touchaient particulièrement:

" Je plains ceux qui ne connaissent pas cette lune de miel du collectionneur avec le bibelot qu'il vient d'acheter.

on le caresse de l'oeil ou de la main comme s'il était de chair; on revient à tout moment près de lui, on y pense toujours, où qu'on aille, quoiqu'on fasse.

son souvenir aimé vous suit dans la rue, dans le monde, partout;

et quand on rentre chez soi, avant même d'avoir ôté ses gants et son chapeau, on va le contempler avec une tendresse d'amant.

Vraiment pendant huit jours, j'adorais ce meuble. J'ouvrais à chaque instant ses portes, ses tiroirs, je le maniais avec ravissement, goûtant toutes les joies intimes de la possession ."

 

les collectionneuses de poupées dont je fais partie comprendront si elles lisent ces lignes pourquoi les émotions que l'auteur décrit me sont familières !

 

à propos de la mêche de cheveux trouvée dans le meuble:

"Qui les avait coupés ? Un amant, un jour d'adieu ?Un mari , un jour de vengeance ? Ou bien celle qui les avait portés sur son front, un jour de désespoir ?

Etait-ce à l'heure d'entrer au cloître qu'on avait jeté là cette fortune d'amour, comme un gage laissé au monde des vivants ?

Etait-ce à l'heure de la clouer dans la tombe, la jeune et belle morte, que celui qui l'adorait avait gardé la parure de sa tête, la seule chose qu'il pût conserver d'elle, la seule partie vivante de sa chair qui ne dût point pourrir, la seule qu'il pouvait aimer encore et caresser, et baiser dans ses rages de douleur ?"

 

 

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